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«Notre gérance est à taille humaine»

Patricia Comte-Bersier est directrice-associée de la régie familiale Bersier & Cie SA, fondée par son grand- père il y a plus d’un demi-siècle.

La régie Bersier & Cie

  • 1960 création de la Régie Bersier & Cie SA
  • 1 agence aux Acacias à Genève 12 collaborateurs, y compris les postes de direction
  • 90% activité de gérance, puis assuran­ces, suivit des chantiers, conseil juridique
  • courtage 3000 objets gérés 200 immeubles locatifs sous gestion 28 millions de francs d’états locatifs, dont des PPE, des commerces, des immeubles, des appartements et des villas, ainsi que des lots isolés

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Patricia Comte-Bersier, directrice-associée de la régie Bersier & Cie SA: «J’ai un rapport de réciprocité avec mes collaborateurs.» Olivier Vogelsang

C’est une gestion à cent à l’heure de­puis le décès de mon papa, pilier de l’entreprise», déclare Patricia Comte-Bersier, la petite-fille de Robert Bersier, fondateur de la régie Bersier & Cie SA créée en 1960, dont elle est aujourd’hui directrice-associée. Cette mère de deux enfants est une femme aussi bien organisée dans sa vie personnelle que dans son travail. Une discipline indispensable pour reprendre la direction de l’entreprise familiale. C’est avec un caractère déter­miné, il ne faut pas lui «marcher sur les pieds», qu’elle la gère actuellement. Un ca­ractère qui lui vient également d’une tradi­tion familiale qu’elle perpétue avec une ha­bilité remarquable, bien qu’elle soit fonda­mentalement humaniste: «J’ai un rapport de réciprocité avec mes collaborateurs», confie-t-elle. Pour l’épauler, elle a su égale­ment s’entourer d’un directeur associé en 2003, l’ingénieur civil Christian Etter, et récemment d’un sous-directeur pour gérer sa petite équipe de neuf employés. Autant dire que les trois dirigeants sont très pro­ches de leurs ouailles et que chacun y met du sien.

« Le décès soudain de mon papa en 2006 nous a laissé peu de temps pour se retourner », confie-t-elle. Malgré la charge de travail qu’elle doit abattre, elle met un point d’honneur à continuer à rendre visite une fois par année à chaque concierge: «Ils représentent la bible des im­meubles, ils sont nos yeux et nos oreilles», affirme-t-elle. Ainsi, chaque année, ils sont invités par Madame le directeur à lever leurs verres tous ensemble. «A l’époque de mon papa, un repas était organisé, point de mire de l’année», se rappelle-t-elle avec nos­talgie.

Cette Genevoise pure souche est très proche de son terroir local. Possédant une résidence secondaire en Valais, cette ur­baine y passe, avec ses enfants et son mari employé au service des espaces verts de la ville de Genève (SEVE), la plupart de leurs temps libre. «Je profite de ces moments de détente pour écouter de la musique, cela m’aide à me ressourcer. Mes trois hommes, mon mari et mes deux garçons pratiquent chacun un instrument.»

Main de fer et gant de velours

Dans un premier temps, le métier de régis­seur n’était pas forcément une évidence. Mais lorsqu’elle termine son diplôme supé­rieur de commerce à l’école Bénédict en 1991, le marché de l’emploi n’était guère favorable à Genève. L’entreprise familiale représentait une opportunité qu’elle ne pouvait pas refuser. Son tempérament va vite permettre la reprise solide des affaires familiales. Son certificat obtenu auprès de l’Assodation professionnelle des gérants et courtiers en immeubles à Genève (APGCI1), elle passera par les régies immobilières Simonin, Brolliet et la défunte Générale im­mobilière. «Je m’y plaisais bien. Qui sait, j’aurais pu y rester si elle n’avait pas fait faillite», pense-t-elle, avant de s’associer en 2003 à l’affaire familiale en qualité de res­ponsable des ressources humaines et d’as­surer une présence sur le terrain.

Malgré son caractère bien trempé, Patricia Comte-Bersier est une femme dis­crète. Elle n’avoue que du bout des lèvres qu’elle pratique le bénévolat depuis des années. Notamment, pour la Fondation Paul Poletti qui vient en aide aux enfants se trouvant en situation physique, morale, fi­nancière ou mentale difficile et dont elle assure le poste secrétaire hors conseil. «Phi­lippe Bersier était bénévole pour les cuisi­nes scolaires et je vais emboîter son pas», ajoute-t-elle.

Nouveaux projets

Si Patricia Comte-Bersier a su reprendre le flambeau, désormais la plus grande diffi­culté pour la régie Bersier & Cie SA est d’encrer l’affaire familiale dans une nou­velle histoire qui passe par une mise à niveau des outils de communication. «Un coup de fil, c’est si facile», un mantra qui pourrait être répété par les deux associés qui se voient débordés par les courriels, principalement de la part des nouveaux locataires et des jeunes propriétaires qui reprennent les gestions des patrimoines fa­miliaux. Avec les anciens clients, la direc­tion de Bersier & Cie SA estime qu’elle n’avait pas autant de sollicitations: les pro­blèmes avaient le temps d’être analysés et se réglaient souvent en un coup de fil. Dé­sormais, les gens sont pressés, tout va trop vite, regrette-t-on chez Bersier & Cie.

Une nouvelle page se tourne pour la régie familiale. Elle va déménager sous peu pour des locaux plus spacieux et ac­cueillants. Et beaucoup de projets de re­haussement vont l’occuper. «Un dialogue entre les locataires et les architectes s’an­nonce. C’est à la fois compliqué et passion­nant», conclut Patricia Comte-Bersier qui se réjouit de cette diversification de son porte feuille et espère qu’elle amènera de nouvel­les réflexions sur leur cœur de métier.

Céline Schumacher